© Patrick Rohr

Soutien aux familles d'accueil moldaves

© Patrick Rohr

Selon les estimations du gouvernement moldave, fin avril, plus de 425’000 personnes fuyant la guerre en Ukraine avaient gagné la Moldavie. Si la plupart ont continué leur route, environ 100’000 sont restées. Un nombre important pour un pays qui ne compte que 2,6 millions d’habitants et qui est considéré comme le plus pauvre d’Europe. 12% de la population vivent sous le seuil de pauvreté.

Nombre de réfugiés qui restent en Moldavie y ont des connaissances ou de la famille, à l’instar d’Anzhela Skurelnik, 37 ans, qui a quitté son village près de la ville portuaire d’Odessa pour se réfugier chez sa mère Sina, 70 ans. Celle-ci habite avec la sœur aînée d’Anzhela dans une petite maison à Causeni, une petite ville moldave à environ 70 kilomètres de la frontière. Le mari d’Anzhela, qui est Ukrainien, est resté en Ukraine. Avant la guerre, la famille vivait de la vente de produits agricoles. Maintenant, le mari essaie de protéger ce dont la famille a besoin pour assurer sa subsistance.

Actuellement, les trois femmes et les trois enfants vivent de la rente de la mère, qui s’élève à environ 100 francs par mois. Une somme qui ne permet pas d’aller loin, même en Moldavie. Les quelques économies d’Anzhela en hryvnia, la monnaie ukrainienne, ne valent rien en Moldavie: depuis que la guerre a éclaté, la hryvnia s’est effondrée. Grâce aux dons venus de Suisse, Helvetas fournit, en collaboration avec le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU et la DDC, une aide financière aux familles d’accueil moldaves. Cela leur permet d’effectuer de petites réparations, de payer les factures d’eau et d’électricité ou tout simplement d’acheter à manger. Cette somme de 190 francs aide beaucoup la mère d’Anzhela et lui permet notamment d’acheter des habits d’été pour sa fille et les enfants. Lorsque ceux-ci sont partis au tout début de la guerre, c’était encore l’hiver à Odessa.

Quand les premiers réfugiés ont traversé la frontière moldave, Helvetas a rapidement mis sur pied l’aide grâce aux dons de Suisse: transports jusqu’à Chisinau, distribution de cartes SIM et mise à disposition de stations de recharge pour téléphones portables. La prise en charge de personnes particulièrement vulnérables occupe une place importante. Dans un deuxième temps, Helvetas prévoit d’intégrer les réfugiés ukrainiens dans le marché du travail moldave. Des spécialistes étudient la manière de soutenir les entreprises moldaves pour créer de nouveaux emplois.

En Ukraine, Helvetas distribue, avec le soutien de la Chaîne du Bonheur et la collaboration d'Alliance 2015 – un réseau d'ONG européennes – des aliments, des repas chauds, des bons et de l'argent en espèces au personnes déplacées pour qu'elles puissent s'acheter les biens de première nécessité. Des cantines et des restaurants locaux reçoivent une aide financière, ce qui leur permet de proposer des repas gratuits ou bon marché aux réfugiés. Nous soutenons ainsi l'économie locale.

En Moldavie, les habitantes et les habitants ont peur de voir le conflit gagner leur territoire.