Coopération suisse au développement: quo vadis?

Le Conseil fédéral a mis en consultation sa proposition sur l'orientation qu’il entend donner à la coopération suisse au développement à l’avenir. Alliance Sud y réagit en présentant son propre papier de position. Communiqué de presse d'Alliance Sud, faîtière pour la politique de développement, dont Helvetas et d'autres grandes organisations suisses d'entraide sont membres.

C’est aujourd’hui que le Conseil fédéral a publié son projet de message sur la coopération internationale pour la période 2021-2024. Il invite les cercles intéressés à s’exprimer à ce sujet dans le cadre d'une consultation facultative. Alliance Sud, le groupe de réflexion sur la politique de développement des principales organisations suisses spécialisées, accepte cette invitation et communiquera également publiquement ses commentaires, questions et critiques constructives, ainsi que les réponses aux questions concrètes de la consultation, suite à une analyse approfondie du projet en question.

Dans un document propre, Alliance Sud a regroupé les exigences qu’elle pose à la future coopération au développement. Celle-ci doit impérativement être guidée par le mandat constitutionnel qui la sous-tend. Elle doit en particulier réduire la détresse et la pauvreté dans les pays les plus pauvres. Par ailleurs, elle doit viser à renforcer la société civile dans le cadre de ses programmes et projets, ainsi que dans le dialogue politique. Dans les pays dotés de régimes autoritaires en particulier, elle contribue de cette manière à ce que la société civile fasse contrepoids, ce qui peut favoriser des processus de décision politique plus inclusifs. À cette fin, la Suisse doit mettre suffisamment de fonds à la disposition de la coopération au développement; la part de 0,45% du revenu national brut (RNB) promise dans le projet de message est bien loin de l'objectif visé de consacrer 0,7% du RNB à la coopération au développement. Et ce, même si la Confédération enregistre des milliards d'excédents année après année.

Le message prévoit en outre une augmentation des contributions au financement climatique international ainsi que des fonds supplémentaires pour des projets de migration. Pour le financement public de la lutte contre le changement climatique, la Suisse doit trouver des sources supplémentaires dans le respect du principe du pollueur - payeur. Alliance Sud est favorable au financement de projets dans le domaine de la migration dans la mesure où les programmes et les projets servent à améliorer la santé et l'éducation de base, à promouvoir le développement rural ou à encourager la bonne gouvernance. Alliance Sud examinera de près la forme des projets de migration envisagés par le Conseil fédéral.

La coopération au développement ne peut déployer ses effets et amorcer un processus de développement durable que si les conditions générales sont adaptées. Les conséquences de la coopération au développement ne doivent en effet pas être considérées séparément des autres domaines d'action politique. Cela signifie concrètement que tous les départements partagent la responsabilité des effets de la coopération au développement, une remarque qui vaut notamment pour les décisions visant à aménager les politiques fiscale, commerciale et de sécurité. Dans l'intérêt de la cohérence des politiques au service du développement durable, tous les dossiers qui déploient des effets sur les pays en développement doivent être conçus de manière à stimuler ce dernier.

 

«La coopération au développement de la Suisse: la position d’Alliance Sud»,
fin avril 2019

Pour tout complément d’information:
Eva Schmassmann, responsable Politique de développement et Agenda 2030, Alliance Sud, tél. 076 458 89 52

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Matthias Herfeldt