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13 septembre 2023

Coopération internationale : nouvelle stratégie sans vision d’avenir

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Dans sa réponse à la consultation sur la stratégie de coopération internationale (CI), Alliance Sud critique les plans du Conseil fédéral relatifs à la nouvelle orientation de la CI 2025-2028. Le cadre financier, en particulier, a des conséquences dramatiques pour le Sud global.

Communiqué de presse du centre de compétences en politique de développement Alliance Sud, soutenu par Helvetas et d'autres grandes œuvres d'entraide suisse.

Des crises multiples et les conséquences de la guerre d'agression contre l'Ukraine ont entraîné de graves reculs dans la lutte contre la pauvreté et une augmentation des inégalités mondiales. La réalisation des objectifs de l'Agenda 2030 s'éloigne toujours davantage. C'est pourquoi l'intention du Conseil fédéral de puiser dans les fonds consacrés à la CI les ressources financières dont l'Ukraine a urgemment besoin pour sa reconstruction est tout à fait incompréhensible. Cela conduit à une diminu­tion des fonds disponibles pour le Sud global frappé par les crises.

« Une coopération internationale efficace et suffisamment dotée financièrement est plus urgente que jamais. Une situation extraordinaire comme la guerre en Ukraine réclame des moyens extraordinai­res ; les populations du Sud global ne doivent pas en payer la facture », tonne Andreas Missbach, directeur d'Alliance Sud, le centre de compétence suisse pour la coopération internationale et la politique de développement.

L'effondrement prévu de l’aide publique au développement à 0,36 % du revenu national brut est également dramatique. « Un taux aussi bas — la moitié de l'objectif convenu au niveau international et le niveau le plus bas depuis une décennie — est absolument inacceptable et indigne d'un pays riche comme la Suisse », poursuit Missbach.

Renforcer la coopération avec la société civile

Sur le plan du contenu, la stratégie mise sur la continuité, mais manque d’ancrer les débats internatio­naux au niveau national. Aucune référence n’est par exemple faite à la prise en compte des principes d’efficacité de la coopération au développement reconnus au niveau international, pas plus qu’il n’est fait concrètement mention de la localisation de la coopération, qui fait l'objet de débats cruciaux au sein du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE. « Il serait pourtant essentiel de tenir compte de ces aspects, car dans de nombreux pays, l'engagement de la société civile fait face à une répression croissante du fait du démantèlement des structures démocratique », explique Laura Ebneter, experte en coopération internationale. Pour promouvoir des institutions et des processus participatifs et démo­cratiques, les droits humains et la paix ainsi que la lutte contre l'injustice et la corruption, la collaboration avec la société civile est essentielle et doit être renforcée.

Réponse d’Alliance Sud à la consultation

Faits et mythes au sujet de la coopération au développement

Pour de plus amples informations :

Isolda Agazzi, responsable média Suisse romande, Alliance Sud, tél. 022 901 07 82, isolda.agazzi@alliancesud.ch

Laura Ebneter, experte en coopération internationale, Alliance Sud, tél. 031 390 93 32, laura.ebneter@alliancesud.ch

Bernd Steimann, Development Policy Coordinator, Helvetas, Tel. 044 368 65 76, bernd.steimann@helvetas.org