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Maraîchère par passion

Awa Ouattara cultivait des légumes depuis une dizaine d’années, mais avec la formation du projet Naafa-PASSAGE, elle a compris quel est son véritable potentiel et comment l’exploiter au mieux. Elle s’est ainsi lancée avec succès dans la culture du gombo, mais elle ne va pas s’arrêter là.
PAR: Josaphat Compaoré - 27 septembre 2021
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«Je suis mère de 5 enfants et le travail à la maison ne manque pas, mais je voulais aussi lancer mon activité parce que j’aime produire les légumes, une activité qui permet à des familles de se nourrir sainement. Par mon travail, je me sens utile à ma famille et à ma communauté» ; confie Awa Ouattara, 34 ans, maraîchère à Tengrela, village situé à une dizaine de kilomètres de Banfora dans la région des Cascades.

Awa se lance dans la culture du gombo

Autrefois, Awa cultivait seulement le piment ; aujourd’hui grâce à la formation du projet Naafa/PASSAGE, elle s’est aussi lancée dans la culture du gombo. « Les leçons sur l’élaboration du projet de vie m’ont permis d’éclaircir mes idées, j’ai su exactement ce que je voulais et j’ai vu une opportunité dans la culture du gombo ». Depuis lors, elle exploite un terrain d’une superficie de 0,5 hectare où elle cultive du gombo.

L’accompagnement du projet est subdivisé en 3 volets. Après la formation en élaboration du projet de vie, Awa a participé à un cours en entrepreneuriat, suivi par des formations professionnelles sur son activité en deux phases, une partie théorique et une grande partie pratique.  A la suite de ces formations, la maraîchère bénéficie d’un suivi régulier sur son travail : le coaching. Ainsi, des Prestataires de Services Locaux (PSL) assurent un accompagnement par des conseils dans ses différentes activités avec le contrôle du projet. En savoir plus sur le projet Naafa/PASSAGE

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« Lors de la formation, nous avons par exemple appris que dans le jardinage les pesticides que nous utilisons présentent des dangers. Pour un traitement naturel, nous pouvons broyer un mélange de feuilles de neem et du piment ; c’est très efficace contre les chenilles»

Awa Ouattara, maraîchère, 34 ans

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Awa apprend des techniques naturelles pour le traitement de son gombo © Helvetas/Nomwindé Sawadogo
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Elle peut compter sur le soutien de son époux et ses enfants © Helvetas/Nomwindé Sawadogo
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Awa prépare le petit-déjeune pour sa famille © Helvetas/Nomwindé Sawadogo
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Une activité passionnante et rentable

Désormais outillée en matière de production maraichère, Awa sait prendre soin de son champ et produit des légumes bio pour sa communauté.  « Le jardinage me plait beaucoup et c’est bénéfique », elle réaffirme. « J’ai du revenu pour subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille ».

Il n’est pas facile pour Awa de concilier les tâches familiales et l’activité dans son jardin mais elle est bien organisée. Pour concilier son rôle de ménagère et maraîchère, tôt le matin, Awa prépare le petit déjeuner pour ses enfants et son mari, elle ballait la cour et puise de l’eau avant de se rendre à son jardin situé à quelques kilomètres de la maison. Une fois au jardin, consciente de l’entretien minutieux dont a besoin ses pieds de gombo, la maraîchère fait d’abord le tour pour voir si des animaux n’ont pas détruit ses plants. Plus tard, selon le travail qu’il y a -semi, désherbage, entretien, récoltes- elle commence son travail souvent avec l’aide de son mari et de ses enfants. Parfois elle se fait aider par des femmes qu’elle recrute de façon temporaire. « Après les travaux au jardin, je rentre faire la cuisine, laver mes enfants et leur donner à manger ».

 Awa commercialise son gombo avec divers clients. « Mes clients sont des revendeurs de condiments, ils viennent acheter pour le revendre à Banfora et certains revendent à notre marché ».

Grâce à l’évolution de son activité maraîchère, Awa utilise ses bénéfices à bon escient.  « Avec les recettes engrangées, je viens en aide à mon époux, et je m’occupe aussi de mes enfants ; je contribue en payant leurs scolarités, des vêtements, des ordonnances médicales… ». Elle ne manque pas d’investir aussi dans son activité. Avec les revenus des derniers mois, elle a pu s’acheter un groupe électrogène qui facilite l’arrosage de son jardin. De plus elle investit dans la construction d’une maison qui est maintenant en finition.

Femme ambitieuse, la maraichère rêve grand et ne compte pas s’arrêter de si bon chemin. « Mon souhait est que dans 2 ans je puisse agrandir la superficie de mon jardin et mettre en place une unité d’élevage de moutons et même de bœufs », conclut Awa.