Mon handicap ne paralyse pas ma détermination

Brahima Dayo est âgé de 40 ans et réside à Bobo-Dioulasso. Malgré son handicap, Brahima a voulu vivre comme tout le monde.
PAR: Wendyam Birba - 14 décembre 2023

 Ce matin, Brahima est très heureux. Il vient de vendre une de ses bêtes deux (02) fois plus chère que d’habitude et pour cause, les techniques d’embouche ovine et bovine qu’il a apprises il y a de cela quelques mois, lui ont permis de mieux nourrir ses animaux et d’atteindre les résultats escomptés en peu de temps. Entouré de ses moutons, dindes et poulets, Brahima est très fier de son parcours. Malgré les difficultés par lesquelles il est passé à cause de son handicap, il a toujours refusé de s’appesantir sur son sort. « Je n’ai certes pas l’usage de mes jambes, mais je suis en parfaite santé et capable de travailler », affirme t’il. A 17 ans, il se lance dans l’élevage des ovins et des bovins avec l’aide financière de son père. Il a aussi appris à manier le fer avec son métier de confectionneur de grillage et de panier. Autodidacte, Brahima refuse d’être vu comme un nécessiteux. Depuis toujours, il a su se débrouiller seul, sans l’aide de personne : « depuis tout petit, je suis passionné par l’élevage. J’ai demandé à mon père de me donner de l’argent pour mettre en place ma petite activité. J’ai alors payer des poulets, des pigeons et des moutons. Je me suis formé tout seul. J’ai observé ceux qui étaient déjà dans le métier et j’ai appris ainsi. Être handicapé ne m’empêche aucunement de travailler. Je ne veux dépendre de personne » affirme t’il.

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Rencontre avec le projet NAAFA

Grâce à la CORAH (Coordination Régionale des Handicapés des Hauts Bassins), une faitière des organisations des handicapés dont il est membre, Brahima DAYO apprend l’existence du projet NAAFA de Helvetas. Il a donc l’opportunité de participer à plusieurs formations, projet de vie, entrepreneuriat et une formation sur les techniques d’embouche bovines et ovines. Avec la stratégie de Co-investissement développée par le projet qui consiste à doter les jeunes en équipement selon leurs besoins et leurs activités, Brahima a pu acquérir du matériel pour construire sa ferme et mettre en œuvre des compétences et connaissances techniques acquises. Il l’explique en ces mots : « avant, je n’arrivais pas à rentabiliser. J’engraissais mes bêtes mais pas de la bonne manière. Finalement, je les revendais à perte. Mais étant passionné, je refusais de baisser les bras. Avec les différentes formations que j’ai reçues, je suis un homme comblé. Je sais désormais comment mieux gérer mon business, rentabiliser et surtout investir. En effet, lorsque je vends une bête, j’utilise la somme obtenue pour acheter du matériel pour mon autre boulot, celui de fabricant de grillage ».

«Avant, je n’arrivais pas à rentabiliser. J’engraissais mes bêtes mais pas de la bonne manière.»

Brahima Dayo

Un exemple pour les jeunes

Grâce à son courage, Brahima est devenu un exemple pour les jeunes de Bobo-Dioulasso et spécifiquement les Personnes Vivants avec Handicapes (PVH). Il forme beaucoup de jeunes à son tour et à même initié sa femme dans le métier. Son rêve est d’avoir un grand espace afin d’agrandir son business, « je suis confronté à un problème d’espace. Mon élevage, je le fais dans la cour familiale et c’est assez restreint. J’aimerai donc avoir une espace ou je pourrai travailler en toute sérénité et accueillir plus de bête. Être handicapé n'est pas chose aisé. Nous sommes stigmatisés, ce qui réduit nos chances d’entreprendre. Cependant, je ne baisse pas les bras, j’y arriverai un jour ».

Son conseil à la jeunesse : ne jamais renoncer face aux difficultés

Selon Brahima, il y a toujours de quoi faire pour qui le souhaite réellement, Moi j’ai refusé la fatalité. Avoir un handicap ne nous empêche pas de travailler. Nous devons apprendre à vivre comme tout le monde, nous débrouiller pour subvenir à nos besoins et non attendre une quelconque aide. C’est à travers ce que tu fais qu’une âme généreuse voudra bien t’aider à prospérer. J’invite donc la jeunesse à se réveiller et à se mettre au travail, car le travail est une libération et honore l’être humain ».

Retrouvez l'histoire de Brahima Dayo à travers la vidéo sur notre page YouTube.