Nous voulons une Suisse engagée et solidaire

 

Durant de nombreuses années, le monde a changé en mieux à bien des égards. Aujourd’hui, il semble partir à la dérive sous l'effet de plusieurs crises. La communauté internationale est confrontée à des défis qu'il nous faut relever ensemble, sans quoi nous ne pourrons pas y faire face. Vu l’urgence de la situation, Helvetas a lancé, en automne 2022, un appel à un monde équitable, porté par de nombreuses personnalités suisses.

Notre objectif était de recevoir le soutien de 10'000 personnes pour notre appel, et nous l’avons atteint. Mais toute signature supplémentaire permettra de donner encore plus de poids à nos propositions pour un monde équitable. Vous pouvez donc continuer de signer l’appel et faire ainsi part de votre engagement pour une politique tournée vers l’avenir, pour plus de durabilité et l’égalité des chances – en Suisse et dans le monde entier.

En référence au large soutien de la population suisse, nous ferons valoir les propositions de l'appel dans le cadre des débats politiques à venir sur l'engagement de la Suisse à l’échelle mondiale. Le processus politique relatif à la coopération internationale pour les années à venir débutera au début de l'été par une consultation publique à laquelle Helvetas participera. 

personnes ont déjà signé l'appel.

Appel à un monde équitable – signez-le vous aussi  

Premiers signataires:

Micheline Calmy-Rey
anc. conseillère fédérale
Ruth Dreifuss
anc. conseillère fédérale
Bertrand Piccard
Président de la Fondation Solar Impulse
Pierre-Yves Maillard
président de l’Union syndicale suisse (USS) et conseiller national

Six clés pour une Suisse engagée et solidaire:

1 S’ATTAQUER IMMÉDIATEMENT ET GLOBALEMENT À LA CRISE ALIMENTAIRE ET DE LA FAIM

Ce faisant, nous empêcherons que des centaines de milliers de personnes meurent nde faim et aiderons les populations à mieux s’adapter aux chocs économiques et aux conditions météorologiques extrêmes, telles que les sécheresses et les inondations, afin de parvenir à une plus grande sécurité alimentaire.

Explication: Il y aurait en réalité assez de nourriture pour tout le monde. Mais une part toujours plus grande est utilisée comme fourrage dans l’élevage industriel, se retrouve sous forme de biocarburant dans des réservoirs de voitures ou est jetée à la poubelle. Pour protéger l’environnement et le bien-être animal, il faudrait miser davantage sur l’alimentation végétale et donner une orientation plus écologique à l’agriculture. Parallèlement, il convient de garantir des prix équitables aux producteurs et de concevoir un système alimentaire socialement acceptable et respectueux du climat.

© Franz Thiel
Aux marchés, comme ici à Shimela, dans la région de Wag Hemra en Éthiopie, l’offre s’est raréfiée et le prix des produits a grimpé sous l’effet de la crise alimentaire actuelle. © Franz Thiel

2 CONCEVOIR UNE POLITIQUE ÉTRANGÈRE SOLIDAIRE

Ce faisant, nous renforcerons la coopération internationale, encouragerons la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits humains et augmenterons la marge de manoeuvre de la société civile ainsi que des populations des pays pauvres.

Explication: La Suisse est considérée comme un médiateur crédible entre parties en conflit et peut avoir un impact important grâce à une politique active en faveur de la paix et des droits humains. À l’ONU, la Suisse doit s’engager de toutes ses forces pour trouver des solutions à la crise climatique ainsi qu’à la crise alimentaire et de la faim actuelle. Dans les zones de conflit, la Suisse doit se mobiliser en faveur de la protection de la société civile et de l’accès à l’aide humanitaire.

Rohingya camp in Bangladesh | © Patrick Rohr
L’aide humanitaire permet de soulager la détresse au camp de réfugiés rohingyas de Cox’s Bazar, au Bangladesh. © Patrick Rohr

3 RENFORCER LA JUSTICE CLIMATIQUE

Ce faisant, nous aiderons les pays pauvres à se développer dans le respect du climat, à mieux s’adapter aux effets dévastateurs du réchauffement de la planète et à protéger la biodiversité.

Explication: Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) montre l’ampleur dévastatrice des effets du changement climatique provoqué par les activités humaines. Les sécheresses, les inondations et les cyclones touchent les populations et les pays pauvres sans qu’ils en soient responsables. Ils manquent de ressources et de capacité de résistance. Il y a des années déjà, des pays riches comme la Suisse ont promis, dans le cadre d’accords internationaux sur le climat, de veiller à une plus grande justice climatique et d’aider les pays pauvres à s’adapter aux conséquences climatiques en mettant de nouveaux moyens financiers à disposition. Trop peu a été fait jusqu’à présent.

© Simon B. Opladen
L’accès à l’eau, qui est souvent insalubre, est de plus en plus difficile. À Tansarga, au Bénin, Laliba Souobou la récupère dans un trou d'eau. © Simon B. Opladen

4 UNE ÉCONOMIE QUI AGIT DE MANIÈRE RESPONSABLE

Ce faisant, nous veillons à ce que tous les acteurs soient soumis aux mêmes règles et à ce que les multinationales implantées chez nous mettent en oeuvre les normes internationales en matière de droits humains et d’environnement dans le cadre de leur production et de leurs chaînes d’approvisionnement et répondent de toute infraction.

Explication: Les entreprises suisses opérant à l’international contribuent à la création d’emplois et au développement économique. Il est important qu’elles associent leurs intérêts économiques à leur responsabilité sociale et qu’elles respectent systématiquement les critères sociaux et écologiques de l’ONU et de l’OCDE reconnus au niveau international.

© Simon B. Opladen
La coopération au développement permet l’instauration de meilleures conditions de travail, comme ici lors de la récolte du coton, à Jalal-Abad, au Kirghizistan. © Simon B. Opladen

5 DONNER UNE ORIENTATION DURABLE À LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE, FINANCIÈRE ET COMMERCIALE

Ce faisant, on pourra accélérer la transformation de l’économie et de la société, donner à la Suisse une orientation durable et compatible avec le monde et renforcer l’impact positif de la coopération au développement.

Explication: En tant que pays très mondialisé, la Suisse vit fortement aux dépens d’autres pays, plus pauvres. Il convient donc de veiller à ce que les domaines de la politique concernés contribuent à améliorer les chances de développement des pays pauvres: le négoce des matières premières et l’octroi de prêts privés dans les pays en développement, les accords commerciaux multi- et bilatéraux ainsi que la réglementation de la place financière doivent être axés sur la durabilité. L’Agenda 2030 doit servir de ligne directrice.

© Felana Rajaonarivelo
La Suisse doit elle aussi contribuer aux conditions d’une économie durable à Madagascar et dans le monde entier. Installateur de panneaux solaires à Ambanja. © Felana Rajaonarivelo

6 RENFORCER LA COOPÉRATION INTERNATIONALE

Ce faisant, nous aiderons les personnes en grande détresse et améliorerons durablement l’accès à l’eau et aux soins de santé. De plus, nous encouragerons l’éducation de base et la formation professionnelle ainsi que l’économie locale et augmenterons les chances des personnes de trouver un travail digne, d’obtenir un meilleur revenu, de bénéficier d’une gouvernance responsable et de participer aux décisions collectives.

Explication: Il y a 50 ans, les pays développés se sont engagés à consacrer 0,7% de nleur revenu national brut au soutien des pays pauvres. L’Agenda 2030 des Nations Unies pour le développement durable, adopté en 2015, a renouvelé cet engagement. À l’heure actuelle, la Suisse utilise près de 0,5% de son revenu national brut pour la coopération publique au développement. Face aux crises multiples, la coopération internationale est plus nécessaire que jamais.

© K M ASAD
La coopération internationale offre des chances de développement aux personnes défavorisées, pour que ces dernières puissent elles aussi faire entendre leur voix. Assemblée villageoise dans l’upazila de Birampur, au Bangladesh. © K M ASAD

En ces temps de crises multiples, Helvetas attend de l'engagement et de la solidarité

... partir à la dérive. Pendant la pandémie de coronavirus, la pauvreté et les inégalités se sont partout accentuées, touchant surtout les femmes et les enfants. La guerre en Ukraine aggrave la crise alimentaire, tandis que la crise climatique se fait de plus en plus aiguë, provoquant des sécheresses et des inondations. L’économie s’effondre un peu partout. La menace de crise énergétique provoque chez nous aussi un sentiment de peur et d’impuissance.

Ces différentes crises se superposent et sont liées les unes aux autres. Des approches globales et coordonnées sont donc nécessaires pour les surmonter. Nous devons nous attaquer dès maintenant aux causes fondamentales de l’injustice et de la pauvreté dans le monde ainsi qu’à la crise climatique globale, sans quoi les défis deviendront insurmontables.

Il faut redoubler d’efforts pour réaliser les changements sociaux et économiques nécessaires ainsi que pour assurer l’égalité des chances au niveau mondial. Les énergies renouvelables, l’économie durable, le bien-être social et la santé publique, de même que la coexistence pacifique, la protection du climat et la biodiversité doivent être encouragés – en Suisse et dans le monde entier.

La Suisse n’est pas une île. Nous faisons partie de ce monde et dépendons de son bien-être. C’est pourquoi notre Constitution engage la Suisse à contribuer à soulager les populations dans le besoin et à lutter contre la pauvreté dans le monde, à s’investir en faveur des droits humains et de la démocratie et à favoriser la coexistence pacifique des peuples ainsi que la préservation des ressources naturelles.

Notre pays étant une démocratie directe, nous pouvons toutes et tous ensemble nous mobiliser pour que les mesures nécessaires soient prises: nous sommes pour une Suisse solidaire, forte de sa tradition humanitaire. Nous assumons nos responsabilités en faisant en sorte que la Suisse respecte ses engagements internationaux en matière de protection du climat. Nous attendons de la classe politique et de l’économie qu’elles agissent de façon responsable et solidaire. Et nous voulons toutes et tous adopter un comportement individuel plus durable.

Autres premiers signataires

Michel Ansermet
directeur d'Aquatis et champion olympique de tir sportif
Christophe Barman
président de la Fédération romande des consommateurs et entrepreneur
Fritz Brugger
Codirecteur NADEL, EPF Zurich
Cécile Bühlmann
anc. présidente de Greenpeace Suisse, anc. conseillère nationale
Christian Brunier
directeur d'une entreprise énergétique
Marina Carobbio Guscetti
conseillère aux États
Alexandre Cavin
Secrétaire général de la FEDEVACO
Patrick Chappatte
dessinateur de presse
Ruedi Dannecker
anc. vice-directeur de la DDC
Michel Maxime Egger
sociologue et écothéologien
Mario Fehr
conseiller d’État du canton de Zurich
Nicola Forster
fondateur de foraus – Forum Aussenpolitik
Mélanie Freymond
journaliste et présentatrice télévision
Hanspeter Fricker
anc. directeur général du WWF Suisse
Jörg Frieden
économiste du développement
Angelo Gnädinger
anc. directeur général du CICR
Laurent Goetschel
directeur de la fondation Swisspeace, Université de Bâle
Isabel Günther
professeure d’économie du développement, NADEL, EPF Zurich
Stefan Haupt
cinéaste
René Holenstein
anc. ambassadeur
Romaine Jean
consultante en communication et médias
Jean-Philippe Jutzi
journaliste et anc. conseiller diplomatique
Erna Karrer-Rüedi
présidente EoS Entrepreneur Foundation
Martin Landolt
conseiller national
Elmar Ledergerber
ancien maire de Zurich et ancien président d’Helvetas
René Longet
expert en développement durable et anc. président de la Fédération genevoise de coopération
André Lüthi
président Globetrotter Group
Ada Marra
conseillère nationale
Lisa Mazzone
conseillère aux États
Peter Messerli
directeur de la Wyss Academy for Nature, Université de Berne
Katharina Michaelowa
professeure d’économie politique et de politique de développement, Université de Zurich
Andreas Missbach
directeur d’Alliance Sud
Marc Muller
fondateur d’Impact Living, influenceur pour le développement durable
Peter Niggli
journaliste
Paul Oertli
entrepreneur
Dina Pomeranz
professeure d’économie, Université de Zurich
Fenneke Reysoo
professeure émérite Institut de hautes études internationales et du développement
Patrick Rohr
photojournaliste et consultant en communication
Dominique Rossier
présidente de la Fédération genevoise de coopération
Samir
cinéaste
Eva Schmassmann
Directrice de la Plateforme Agenda2030
Dominique Schmid
consultant d’entreprise
Catherine Schümperli Younossian
secrétaire générale de la Fédération genevoise de coopération
Jean Christophe Schwaab
vice-syndic de Bourg-en-Lavaux VD, ancien conseiller national
Peter Stämpfli
entrepreneur
Julia Steinberger
professeure à l’Institut de géographie et durabilité, Université de Lausanne
Jürg Staudenmann
expert en environnement et développement au SIPRI, Institut de recherche sur la paix de Stockholm
Marcel Tanner
président des Académies suisses des sciences
Pietro Veglio
anc. président de la Federazione delle ONG della Svizzera italiana (FOSIT)
Ruth-Gaby Vermot
membre du Conseil de l’Europe, présidente de Femmes de Paix autour du Monde, anc. conseillère nationale
Hansi Voigt
journaliste, entrepreneur des médias et fondateur de watson.ch
Roger de Weck
auteur
Ueli Winzenried
consultant d’entreprise